Le Val-de-Marne hérite à sa création d’une riche tradition liée au cinéma et à la photographie. Les bords de Marne sont associés à de grands films de la Cinémathèque française. Cette industrie s’est implantée surtout au nord-est du département sur les communes de Joinville-le-Pont, Saint-Maurice et Vincennes, où s’installent, dès le début du XXe siècle, des studios de cinéma et l’entreprise Kodak-Pathé. Des films à grand succès, comme La Belle et la Bête de Jean Cocteau en 1946 ou La Folie des grandeurs de Gérard Oury en 1971, ont été tournés à Saint-Maurice.

Un département tourné vers l’image

Cette spécialisation du département se renforce avec l’arrivée en 1962, à Bry-sur-Marne, du centre de tournage de la Radiodiffusion-télévision française, rebaptisé Office de radiodiffusion télévision française (ORTF) en 1964. Cette commune devient la Cité de la télévision, étendue sur un terrain de 36 ha. Malgré le démantèlement de l’ORTF en 1974, ce pôle dédié à l’image n’a jamais cessé d’exister. Le conseil général du Val-de-Marne a fait de ce secteur une vitrine de sa politique culturelle à travers notamment le cofinancement de festivals dédiés au cinéma (Festival de films de femmes, Ciné Junior 94, etc.). 

En 2013, près de 1 200 entreprises et quelque 6 000 emplois relèvent de l’industrie cinématographique et audiovisuelle dans le Val-de-Marne, quatrième département pour les effectifs salariés du cinéma et troisième pour ceux de la production de programmes télévisés. L’ouverture en 2001 à Ivry d’une Ecole professionnelle supérieure d’arts graphiques et d’architecture de la ville de Paris (Epsaa) et la présence à Orly de l’école européenne supérieure d’animation Georges Méliès, renforce le caractère résolument tournée vers l’image de ce département. (Pour en savoir plus)

Les Archives départementales garantes de la mémoire et de l’histoire audiovisuelle du territoire

Garantes de l’histoire du Val-de-Marne, les Archives départementales conservent donc une importante collection de documents audiovisuels (plus de 15.000), ainsi que du matériel cinématographique. Cette collection s’enrichit régulièrement, en même temps que les possibilités techniques de mise à disposition au public s’améliorent.

Créées en 1968, les Archives départementales du Val-de-Marne se préoccupent très rapidement de la question des archives audiovisuelles. Le but fixé est alors de collecter, classer, conserver et communiquer aux publics les documents audiovisuels de toute nature, au même titre que les sources conservées sur des supports traditionnels (papier, photographie). Après une première phase d’expérimentation conduite sans moyens préalables, la création en 1985 d’une régie audiovisuelle propre à la direction des Archives permet d’amplifier les actions proposées dans le domaine de l’audiovisuels par l’attribution de ressources humaines et matérielles spécifiques au traitement et à la consultation de ces supports particuliers. (Pour en savoir plus)

Les techniciens audiovisuels ont collecté, en même temps que les films, le matériel qui permettait de les projeter. C’est cet ensemble qui vous est ici présenté ici :

Le film 8mm :

Projecteur 8mm Eumig Mark S 709

Le 8 mm est un format de film de cinéma lancé en 1932 par Kodak qui utilise une pellicule de 8 mm de largeur.

C’est un format particulièrement adapté à un usage amateur. Suite à la crise économique de 1929, le 16 mm est devenu inaccessible pour les cinéastes non professionnels, les laboratoires doivent diminuer les coûts de la pellicule pour relancer le marché. Une pellicule deux fois moins large est donc développée.

L’apparition du 8 mm marque une étape importante dans la propagation du cinéma amateur, son faible coût étant un atout important.

Le film 9,5mm :

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Le 9,5 mm est un format de film de cinéma lancé en 1922 par Pathé qui utilise une pellicule de 9,5 mm de largeur. C’est le premier format de cinéma amateur, qui se caractérise par des perforations centrales.

Situées au centre de la pellicule entre chaque image, elles permettent d’utiliser toute la largeur du film. Elles ont cependant un inconvénient : les griffes d’entraînement d’un projecteur mal réglé rayent facilement l’image, quand elles ne l’arrachent pas.

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Le but de Pathé était de diffuser ses propres films dans ce format. La société Continsouza conçoit pour Pathé un projecteur familial facile à utiliser. C’est ainsi qu’est né le « Pathé Baby ».

Juste avant Noël 1922, plusieurs milliers de projecteurs Pathé Baby furent mis sur le marché avec succès, accompagnés d’un catalogue de 192 titres extraits de la cinémathèque Pathé. Face à la demande, une caméra de prise de vue fut construite également par la société Continsouza et mise sur le marché en 1923. Reprises par d’autres constructeurs, ces innovations ouvraient la voie du cinéma amateur familial.

Le 9,5 mm sera rendu désuet par la concurrence, notamment du 8 mm.

Le film 16mm :

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Le 16 mm est un format de film de cinéma lancé en 1923 par Kodak, qui utilise une pellicule de 16 mm de largeur.

Le but était de proposer un format et un matériel beaucoup plus économique, plus léger et plus facile à mettre en œuvre que le 35 mm standard.

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D’abord utilisé pour le cinéma amateur, il est devenu progressivement un format professionnel pour le reportage et les fictions de télévision.

La pellicule présente une perforation entre chaque image, sur un coté de la pellicule. À l’origine le film présentait des perforations de chaque côté, mais l’apparition du cinéma sonore synchrone rend nécessaire de disposer d’une piste et a généralisé l’usage du film à perforations sur un seul côté.

Le film 28mm :

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Le 28 mm est un format de film de cinéma lancé en 1912 par Pathé, qui utilise une pellicule de 28 mm de largeur.

C’est la première expérience de cinéma familial, grâce au format réduit de la pellicule par rapport au 35 mm, ainsi qu’à son support plus stable que celui du 35 mm, très inflammable.

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Commercialisé sous le nom de Pathé Kok, le projecteur est proposé pour la projection des grands films du catalogue Pathé mis en format réduit et qui sont loués.

Pour assurer une large diffusion de l’appareil, il est conçu pour être équipé d’une dynamo pour que l’entraînement manuel génère l’électricité nécessaire à la lampe de projection.

En Europe, il n’a guère de succès et la production est arrêtée en 1920. Pathé préparait en effet le successeur bien plus économique que fut le Pathé-Baby (voir film 9,5 mm).

Le film 35mm :

C’est Thomas Edison qui, en 1891, invente la pellicule 35 mm perforée.

Dès 1906, le film à perforations Edison est adopté comme format standard international. Ce standard permet une propagation accélérée du cinéma, puisque ce format uniforme, fiable et prévisible permet de montrer les films dans n’importe quel pays du monde. Il s’est avéré très adaptable aux évolutions technologiques, et c’est aujourd’hui encore un format professionnel, qui demeure le plus utilisé dans le cinéma de fiction traditionnel.

Le format 35 mm a des perforations des deux côtés et plusieurs perforations par image, ce qui permet de bénéficier d’une image plus stable. Les perforations permettent l’entraînement de la pellicule, lors de la prise de vue et de la projection.

Le format 35 mm est aujourd’hui menacé par la généralisation de supports numériques, mais il bénéficie d’une confiance qui fait qu’en France le dépôt légal des films se fait en argentique.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page dédiée du site des Archives départementales du Val-de-Marne !